Micropolluants
Contexte
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des stations dépassaient un des critères de surveillance pérenne
Objectifs SAVE
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Micropolluant rejeté
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des microplastiques retenus
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méthode unique pour analyser les micropolluants dans l’eau et les boues.
- Les substances indésirables, détectables dans l’environnement à de très faibles concentrations (µg/L, ng/L), appelées micropolluants, peuvent à ces valeurs engendrer des effets négatifs sur les organismes vivants en raison de leurs toxicités, persistances et bioaccumulations,. Elles sont organiques ou inorganiques, biodégradables ou non.
- Dans l’eau, cette contamination résulte du traitement partiel des micropolluants par les stations d’épuration urbaines et industrielles. Les traitements actuels sont principalement centrés sur la dépollution carbone, azote, phosphore et quelques micropolluants localement identifiés. Ils ne sont pas adaptés à un ensemble de micropolluants communément utilisés qui sont ainsi rejetée dans le milieu naturel.
- Ainsi lors de la campagne RSDE de 2016, 87% des stations dépassaient un des critères de surveillance pérenne, et des molécules d’origine phytopharmaceutique avaient été identifiées dans 30 à 60% des sorties de stations d’épuration des eaux usées (STEU). A noter que 90% des micropolluants sont d’origines pharmaceutiques et proviennent des rejets domestiques (source OFB).
- Les coûts d’élimination des micropolluants présents dans l’eau est conséquent entre 60 000€ à 200 000€ par kg de substances phytopharmaceutiques éliminés pour la production d’eau potable. Le coût de restauration du bon état des masses d’eau dépasse de loin le coût de la surveillance de la qualité des milieux. En 2007-2010, la surveillance DCE a couté en Europe environ 30,5 millions d’euros en moyenne par an plus 15 millions pour des réseaux de surveillance complémentaires, à comparer aux 27 milliards d’euros de mesures de restauration pour 2010-2015.
La Suisse a quant à elle fait évoluer sa loi fédérale sur la protection des eaux depuis 2015 pour rendre obligatoire l’abattement d’au moins 80% de certains micropolluants en sortie des stations d’épuration qui rejettent en milieu sensible. Le surcout de traitement est estimé de 10 à 30% du cout du traitement conventionnel.
- Les débris plastiques sont aujourd’hui un problème environnemental très important et le risque pour les microparticules en plastique de devenir un problème de santé publique existe en raison de leur présence avérée dans l’eau du robinet ou l’eau embouteillée. Un récent rapport de l’OMS (« Microplastics in drinking-water », 2019) minimise ce risque, mais appelle à davantage de recherches axées sur la fraction de microparticules dont la taille est inférieure à 150 microns capables de franchir les barrières épithéliales et de pénétrer profondément dans les organes humains. Ainsi une fraction des microparticules et des nanoparticules en plastique sont concernées.
Étant donné que les eaux usées traitées sont une source importante de microparticules plastiques dans les eaux de surface (une autre source étant les eaux pluviales rejetées dans les lacs et les rivières), il est nécessaire de surveiller l’efficacité de rétention des microparticules dans les usines de traitement des eaux usées comme dans les eaux pluviales.
- Des études sur les micropolluants issus des filières d’assainissement ont montré leur forte présence dans les matrices boues (AMPERES, SMS…) et de fait, cette part adsorbée sur la fraction solide doit être quantifiée pour une évaluation correcte du devenir des micropolluants. La concentration en micropolluants dans les boues dépend à la fois du traitement primaire mis en place et des propriétés physico-chimiques des molécules (interactions hydrophobes et électrostatiques). Les coûts et manques de solutions fiables de quantification des micropolluants dans les matrices complexes sont actuellement un frein au développement de technologies efficientes pour leur élimination.