Valorisation des boues d'épuration
Contexte
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kg
de boues produites par an et habitant en France
Objectif SAVE
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Volume de boues
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Production de biogaz
- Les traitements primaire et secondaire des stations d’épuration génèrent des boues qui sont aujourd’hui généralement déshydratées puis stabilisées (chaulées) avant compostage ou épandage. Pour des stations d’épuration de plus de 50 000 EH, la méthanisation de ces boues est de plus en plus mise en œuvre permettant de diminuer en moyenne de 30% le volume de boues produit tout en valorisant la matière organique en biogaz ; ce dernier étant alors transformé en biométhane ou via cogénération en chaleur et électricité.
- Concernant la gestion de ces boues, les discussions menées dans le « Pacte de Confiance » et les évolutions législatives introduites par la loi « EGALIM » (adoptée le 30 octobre 2018) suscitent des inquiétudes notamment liées à la pérennité de la voie de valorisation agricole des boues. En effet, le traitement conjoint des boues d’épuration et des déchets verts reste limité dans le respect du décret paru le 14/09/2021 , relatif au compostage des boues et des digestats de méthanisation, qui fixe un ratio maximum de déchets verts dans les boues. De plus, l’accès au statut de produit est interdit à tout mélange comportant des boues urbaines. Ces deux éléments présentent un réel frein au développement du compostage des boues de station d’épuration. Ainsi, les collectivités locales devraient alors se réorienter, soit vers l’épandage direct (qui comporte une perte de qualité des fertilisants ainsi qu’une difficulté d’acceptabilité sociétale de plus en plus forte), soit vers l’incinération (qui de son côté génère des coûts de traitements bien plus importants).
- La crise sanitaire actuelle met en avant le contexte réglementaire complexe associé à la valorisation des boues. L’Anses a tout dernièrement recommandé de ne pas épandre de boues d’épuration produites durant l’épisode épidémique sans hygiénisation préalable car les connaissances actuelles ne permettent pas de définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni de préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé (avis Anses saisine n° 2020-SA-0043). Ainsi, actuellement, des solutions d’hygiénisation sont mises en place par les collectivité (chaulage, compostage…), sinon les boues sont orientées vers l’incinération, exutoire couteux.
- La méthanisation des boues au-delà d’apporter une solution au volume de celles-ci s’intègre pleinement dans la politique de production d’énergie renouvelable. La France devait atteindre 23% d’ENR dans son mix énergétique globale à la fin 2020. Ce taux est certes passé de 9,5% en 2004 à 16,3% en 2017 mais les objectifs ne sont pas atteints. De manière plus spécifique, en 2015, la feuille de route de la loi sur la transition énergétique fixait à 10 % la part de gaz vert d’ici 2030, ramenée à 7% dans la programmation pluriannuelle de l’énergie publiée en janvier 2019, ce qui implique de multiplier la production annuelle par un facteur 30.
- Enfin , un projet de décret socle commun en cours d’élaboration devrait paraître en 2022 (projet et avis de l’ANSES). Il va réviser les critères d’innocuités et agronomiques pour l’ensemble des matières fertilisantes dont les boues. Cela pourra impacter favorablement les possibilités de valorisation par retour au sol des boues et des digestats.